Les Anges gardiens streaming avec sous-titres 1440

LA VIDEO SUR LES 20 ANS DU LIVRE

Un après-midi de janvier à Fremont, en plein coeur de la Silicon Valley, je venais de terminer la visite de l'usine d'assem­blage des ordinateurs portables Grid. Avec mon amie, nous reprî­mes notre voiture de location et après avoir cherché pendant dix minutes, finîmes par trouver le chemin de la Highway 101 qui nous ramenait à San Francisco. Sur l'autoroute, tout paraissait normal, calme. La journée était ensoleillée et, ne conduisant pas, je regardais les gros ca­mions bien américains, étincelants de tous leurs chromes que nous doublions, lorsque soudain, sans même ré­fléchir, je me jetai sur ma gauche. Dans la seconde qui suivait, une balle traversait le pare-brise, exactement en face de la place passa­ger. Ma place. Une heure plus tard après le cons­tat ( obligatoire pour l'assurance ) de la Highway Patrol qui nous a rassurés en pré­cisant qu'il s'agissait d'un inci­dent ( sniper ) relativement courant ( sic 1 ), je me suis demandé pour­quoi je m'étais jeté sur la gauche AVANT l'impact de la balle sur le pare-brise. Plus tard, en discutant avec d'autres journalistes, je découvris que je n'étais pas le seul à qui ce genre de phénomène était arrivé. D'autres confrères journa­listes ou photographes de presse me racontèrent comment, au moment même de la mort impossible à éviter, quelque chose d'inexplicable leur avait sauvé la vie, quelque chose qui n'avait pas une chance sur un million d'arriver. Et la plupart d'entre eux m'expliquèrent que le temps s'était sou­dain suspendu et qu'ils avaient commencé à revoir leur vie, mais comme « hors du temps ».

Phénomène inexplicable, donc on le range dans un coin de la mémoire. Mais l'anecdote re­surgit au hasard d'un dîner lorsqu'une autre personne en parle. « Tiens, justement un truc comme ça m'est arrivé au Li­ban, en Irak, etc

Moi aussi j'avais oublié. Puis après une enquête sur le phénomène de la vie après la mort, je ne pus m'empêcher d'établir un rapprochement entre les expériences aux fron­tières de la mort et ces anecdotes de journalistes, de photo­graphes et de pilotes sauvés in extremis par une voix ou une action inexpliquée. Tous avaient en commun soit le « temps suspendu », soit le « défilement de leur vie en trois dimen­sions », parfois les deux. Alors je me plongeai dans les expé­riences aux frontières de la mort, ou de la vie, au choix. Un entretien avec le Dr Devawrin allait définitivement me con­vaincre. ce médecin avait passé sa thèse de médecine sur le sujet dans un lieu d'observation particulièrement propice, le service de réanimation de l'hôpital de Garches 2 qui hérite des accidentés graves du périphérique parisien. Pour aller plus loin, je proposai même le sujet lors d'une conférence de rédaction du Quotidien de Paris et il fut accepté. Cette fois-ci, l'enquête sur les expériences aux frontières de la mort, NDE 3. était devenue un leitmotiv. Je voulais vrai­ment savoir ce qui se passait au moment de la mort. Après quelques semaines d'investigation, j'étais plus que troublé. en acceptant le principe d'une vie après la mort à la suite de cette enquête, je me trouvai confronté à un dilemme. si la vie ne cesse pas après la mort, alors les textes religieux que je considérais comme des histoires de vieux barbus n'étaient pas si idiots que cela. J'étais bien ennuyé. Avant cet article, la résurrection du Christ ne signifiait rien de plus pour moi qu'un week-end prolongé grâce au pont de Pâques.

Or que représentaient finalement toutes ces expériences aux frontiè­res de la mort, sinon des histoires de résurrections moder­nes.

Cela m'agaçait tant que je fis comme tout le monde, je préférai oublier. Cela m'obligeait à trop réfléchir et le dolo­risme des catholiques m'avait toujours horrifié.

Cependant, tout finit par me retomber dessus un soir, en écoutant une chanson de Jean-Louis Murat à propos de son Ange gardien. Je me suis bêtement demandé si j'avais moi aussi un Ange gardien et cette idée me sembla aussi idiote que romantique. Mais moins d'une heure plus tard, dans une librairie, je trouvais, par hasard, un livre sur les Anges. Le sujet éveilla mon intérêt, un intérêt purement in­tellectuel cependant. Mais plus je me passionnai pour le sujet et plus les signes, dans un enchaînement de coïncidences in­vraisemblables, fusaient. Cette première question avait allu­mé la mèche d'une bombe qui me coûtait une fortune en li­vres. Petit à petit, j'eus le sentiment étrange qu'un dialogue invisible s'était instauré entre ce supposé Ange et moi. Un dialogue que Jung a nommé synchronicité. Il ne s'agissait pas de dialogues au sens propre du terme, mais plus exacte­ment de signes qui n'ont de sens que pour vous et personne d'autre.

Par exemple, vous marchez dans la rue et vous vous demandez très sérieusement si l'Ange gardien n'est pas sim­plement un produit de votre imagination et de celle des au­tres, et juste à ce moment-là, une fille passe devant vous, portant un T-shirt avec des ailes dans le dos.

La première fois, vous vous dites qu'il s'agit d'un pur hasard. La deuxième fois, lorsque quelqu'un vous offre un li­vre d'art sur les Anges, vous pensez que c'est une véritable coïncidence. La troisième fois, vous recevez une lettre com­mençant par « tu as été mon Ange gardien » d'une personne que vous avez connue bien avant votre soudaine passion et vous vous dites que c'est une simultanéité incroyable. A la quatrième fois, vous ne trouvez plus de mots. Au bout de la dixième fois, vous déclarez forfait et à la vingtième, vous parlez très sérieusement à votre Ange. A ce moment-là, ses réponses vous surprennent au détour d'une rue, d'un livre, d'une personne, d'une lettre ou d'un coup de téléphone. Je me souviens qu'un jour je décrochai le téléphone et au bout du fil, une personne que je devinais âgée me demanda si elle était bien à l'église Sainte-Marie des Anges. J'en restai quasi­ment sans voix.

Ensuite l'Ange prend l'habitude de vous « parler » en permanence, toujours par signes interposés. Parfois la raison cartésienne vous rappelle à l'ordre et, à nouveau, vous vous demandez très sincèrement si vous n'êtes pas devenu fou et si vous ne voyez pas des signes là où il n'y en a aucun. Vous commencez même à douter de votre santé psychologique. A ce moment-là, un signe encore plus impressionnant vous as­somme littéralement. Je me trouvais dans ce cas précis à Las Vegas où mon journal m'avait envoyé couvrir le Comdex, une exposition informatique. Plus que jamais je « doutais », persuadé d'être bon pour l'asile. Un matin, je marchais donc sur le « Strip » lorsque la croix d'un clocher at­tira mon attention. Bien qu'en étant à mon cinquième séjour consécutif à Las Vegas, je n'avais jamais remarqué une église. Et c'est vraiment par curiosité que je me dirigeai vers elle, voulant savoir à quoi ressemblait une église dans la capitale du jeu et de la prostitution. A la lecture de son nom, « Guar­dian Angel Cathedral, Bishop of Nevada » 4. je demeurai para­lysé pendant une bonne minute. C'était incroyable. C'est même la seule église aux Etats-Unis qui porte ce nom.

Cependant, plus j'obtenais de signes et moins j'y croyais, m'entêtant à penser qu'il ne s'agissait que de pures coïncidences. Un jour pourtant, je crus sincèrement être de­venu fou. J'avais trouvé dans une librairie d'occasions un magnifique missel en latin de la fin du XIX e. appelé « Missel des Anges ». Voulant dater et surtout obtenir plus de préci­sions sur le ou les auteurs de cet ouvrage enluminé, je de­mandai à l'archevêché de Paris le nom d'un bibliothécaire qui pourrait m'éclairer. On m'indiqua le nom d'un moine dont je tairai ici l'appartenance. Au téléphone, il me fixa rendez-vous pour le dimanche suivant, après l'office. Le jour dit, après une messe célébrée par un prêtre qui ne cessa de parler d'Anges, je demandai à un religieux de me présenter le frère X. Lorsqu'il me le désigna, je découvris avec une agréable surprise qu'il s'agissait justement du prêtre, un homme d'une trentaine d'années au visage souriant, avec un je ne sais quoi de féminin. Il m'emmena dans son bureau, prit le missel, l'examina avec une loupe et me donna des ren­seignements intéressants, précisant toutefois qu'il ne con­naissait pas cet ouvrage. Je n'étais pas vraiment avancé. Quand je voulus l'orienter sur les Anges, le frère X m'arrêta. Il se leva, signifiant la fin de l'entretien et me dit. « les Anges, les apparitions de la Vierge et toutes ces stupidités, je n'y crois pas ». Ce fut le coup de grâce que j'attendais inconsciem­ment. Je m'installai au volant de ma voiture en me deman­dant pourquoi je devais croire aux Anges si même un prêtre ordonné n'y croyait pas lui-même.

Pourtant, quelque part, ( curieuse cette expres­sion « quelque part », où. ) cela m'avait attristé. Je m'étais attaché sinon à mon Ange, du moins à l'idée d'en posséder un. Et après ce rendez-vous, c'était comme s'il s'était évanoui en fu­mée. C'était la fin d'une belle amitié invisible.

Mais on ne se débarrasse pas comme ça d'un Ange gardien. Cet incident fut une sorte de boomerang, un révéla­teur. L'Ange se comporte comme une jeune fille éconduite qui vous guette à la sortie de votre appartement. Trois jours plus tard, en sortant d'un restaurant où j'avais déjeuné avec mon ami Gérard, auquel j'avais relaté l'incident avec le moine, l'Ange m'attendait, foudroyant.

Je pris place dans sa voiture et au démarrage, une cassette sortit de l'auto-radio ( pourquoi cette cassette ne glissa pas à l'aller. Mystère. ). J'y jetai un coup d'oeil ma­chinal et, stupéfait, je lus le titre « Saint Michel Archange ». A ma question sur l'origine de la cassette, Gérard me répondit que dimanche ( donc le même jour que mon exper­tise ) après la messe, il avait vu cette cassette qui réunissait des sermons sur l'Archange et me l'avait prise, connaissant mon intérêt pour le sujet. Mais, après avoir écouté la face A, assez ennuyeuse, il avait totalement oublié de m'en parler. Par curiosité, j'engageai alors la face B dans le lecteur et ap­puyai sur « play ». Après un bruit de souffle, une voix mascu­line pleine d'énergie emplit l'habitacle et les premiers mots me firent l'effet d'un coup de poignard. C'était une réponse directe à ce que m'avait dit ce prêtre et ce, en utilisant SES propres mots.

« Je ne vais pas perdre mon temps à vous prouver qu'il y a des Anges » déclamait la voix.

« Ouvrez n'importe quelle page des Saintes Ecritures, il y en est question abondamment  progressistes pour les réduire à de simples pensées et je n'ai pas de temps à perdre avec ce genre de stupidités » 5

Jamais je n'avais imaginé qu'un prêtre pouvait s'ex­primer d'une façon aussi directe, traitant ses homologues progressistes de « stupides ». C'était vraiment très drôle et tout de même assez surprenant. Pire, le sermon venait de l'église Saint-Nicolas du Chardonnet, fief parisien des tradi­tionalistes, mouvement sur lequel je nourrissais plus que des doutes. Mais cette voix parlait des Anges avec une poésie, une foi et une certitude telles que j'en restai abasourdi. La si­tuation était vraiment étrange. Gérard Adamis, aussi étonné et fasciné que moi, avait garé la voiture à l'ombre d'un aca­cia afin que nous puissions écouter tranquillement ce ser­mon à mi-chemin entre le cours de philosophie et le cours de théologie. Pas de doute, la réponse du frère avait visible­ment énervé les occupants de « là-haut »  avait fait des vagues.

La synchronicité de cet événement nous plongea dans des abîmes de réflexion. Le prêtre spécialiste ès missel, un progressiste, avait utilisé le terme « stupidité » 6. Le prêtre de la cassette utilisait le même mot et reprochait aux pro­gressistes leur stupidité. Je n'en revenais pas. Du coup, la foi en mon Ange gardien, tombée à zéro, remonta en flèche. Je venais de découvrir que les Anges n'aimaient pas du tout qu'on les prenne pour des chimères.

Or, les histoires folles de ce genre, dont la synchroni­cité extraordinaire semble être réglée à la seconde près, ne s'expliquent que par la puissance des Anges, ravis sans doute que l'on s'intéresse à eux. Alors, je recommençai à dévorer tous les livres sur les Anges. Cependant je fus déçu de ne pas trouver un ouvrage qui donnât des « preuves » de leur exis­tence. Dans ces livres, il s'agissait toujours de commentaires basés sur les textes de la Bible (où et quand les Anges appa­raissent dans les textes), ou bien de témoignages rappor­tés (« j'ai été sauvé par un Ange ») ou encore d'écrits spéculatifs ( sur le sexe des Anges, bien sûr ) suffisants pour ceux qui ont la foi, mais totalement insuffisants pour ceux qui ne croient en rien, et insignifiants pour ceux qui aimeraient bien y croire mais désirent une sorte de « démonstration » maté­rielle, palpable. En général les Anges sont traités soit par des prêtres tout ce qu'il y a de plus « nihil obstat », soit par des auteurs « new age » du channeling « l'Ange Saaparva­da m'a dit que. », soit par des kabbalistes ( invocation des Esprits du Bien ), soit par des inconnus qui eurent une expé­rience « an­gélique », soit par des universitaires théologiens, dans la ma­jorité abscons. Pour comprendre leur livre, il faut s'armer d'un dictionnaire théologique. Tous apportent des détails in­téressants mais peu me donnaient le sentiment qu'ils pou­vaient convaincre un homme d'affaires pressé ou quelqu'un qui tâtonne, qui cherche, mais qui n'a nulle envie de se con­fier à un prêtre. La position de ces derniers est sim­ple. « l'Eglise dit que les Anges existent, donc il faut croire aux An­ges » selon les progressistes qui ne les ont pas classés au rayon des dogmes dépassés. Or, s'il y avait une démarche intellec­tuelle qui me gênait, c'était bien celle-là. l'Eglise dit que. L'Eglise a proféré tellement d'âneries que justement on est porté à surtout ne pas la croire. Et d'ailleurs, n'avait-elle pas mis le Grand Larousse Universel à l'index ?

En tant que journaliste, je cherchais donc un livre re­posant sur des bases un peu plus solides, un peu plus mus­clées. Mais après de vaines recherches, je dus me rendre à l'évidence. ce livre n'existait pas. Pourtant, mon côté ration­nel s'obstinait à trouver des preuves matérielles de l'exis­tence de l'Ange et/ou des témoignages de personnes au-des­sus de tout soupçon.

Finalement, après quatre ans de lecture de sujets extrêmement variés, je me rendis compte que je pouvais rédiger ce livre. Mais un problème se posa. com­ment aborder ce sujet sous l'angle journalistique, donc effec­tuer une enquête pluridisciplinaire sans trop me ridiculiser en tant que rédacteur d'un quotidien national ( j'imaginais les commentaires des attachées de presse « ah, c'est lui l'idiot qui croit aux Anges », etc. ).

Un autre problème surgit aussitôt. ce livre, pour être crédible, impliquait de nombreux interviews aux Etats-Unis, signifiant des voyages dans l'ensemble du pays. A ce mo­ment-là, Paris m'envoya en Californie, ce qui régla mes pro­blèmes d'intendance. Je pus donc pu rencontrer les meilleurs spécialistes des expériences aux frontières de la mort comme le Dr Elisabeth Kübler-Ross, le Pr Kenneth Ring, le Dr Mel­vin Morse, ceux des différents niveaux de conscience comme le Dr John Lilly, des sorties hors du corps comme Robert Monroe ou encore des Anges comme Terry Taylor et com­pléter mon enquête commencée en France.

Les recoupements effectués dans ces divers domaines m'ont apporté un éclairage original sur les Anges auxquels je ne m'attendais absolument pas et ont fourni des témoigna­ges assez extraordinaires, parfois des preuves accablantes comme nous le verrons dans le chapitre « Des mystiques et des Anges ». Je n'ai plus qu'un seul espoir, que ce fruit de plusieurs années de recherche passionnée puisse réconcilier le lecteur avec son Ange gardien qui n'attend que cela. En effet, nombreux ( peu importe la confession ) sont ceux qui jugent Dieu trop lointain, trop inaccessible et le rendent responsable d'horreurs et d'injustices. En revanche, l'idée de posséder son propre Ange gardien nous séduit plus, parce que c'est le nôtre et qu'on ne le partage avec personne ( égoïstes que nous sommes. ) contrairement à Dieu, qui, Lui, appartient à tout le monde, et que tout le monde invoque et brandit pour n'importe quoi.

C'est la raison pour laquelle une relation avec l'Ange gardien est la plus simple à développer, la plus intime et sur­tout la plus efficace car elle transforme, métamorphose im­médiatement une vie, aussi bien spirituelle que matérielle. un Ange gardien recèle une puissance immense, puissance dont nous n'avons qu'une très vague idée.

C'est Philippe Faure, parlant de l'écrivain Rainer-Maria Rilke, qui a résumé en quelques lignes la puissance d'un Ange et de ce qui se passe lorsque les deux se rencon­trent. « La nostalgie de l'Ange qui saisit le poète autrichien se traduit par une prise de conscience de la distance considérable qui sépare désormais l'homme de l'Ange, dont il entend resti­tuer toute la dimension. l'être céleste est terrible, éclatant, sa rencontre avec l'homme ne peut-être que violente » 7. Il ne reste qu'à organiser la rencontre avec son Ange gardien. Au dé­but, cela risque de passer par des larmes. Mais ensuite, tout s'enclenche, comme par miracle. Constatation de ceux qui entretiennent une relation privilégiée avec leur Ange gar­dien, leur humour. Les Anges aiment faire des farces, sortes de blagues célestes constituées de paradoxes et de synchroni­cités uniques. Par exemple, un jour de mars à Paris, j'avais téléphoné à René Laurentin, auteur de nombreux ou­vrages et journaliste au « Figaro », pour lui demander quel­ques conseils et adresses. Il me reçut entre deux rendez-vous et m'expliqua qu'il avait rencontré un peintre, une femme, qui ne dessinait que des Anges. Il ne se souvenait absolu­ment pas de son nom parce que cela remontait à trois ou quatre ans, mais seulement de celui de son agent, un certain Malerbe-Navare, habitant dans une rue voisine du jardin du Luxembourg à Paris. Même l'orthographe du nom n'était pas sûre. Muni d'un plan de Paris et du Minitel, j'entamai mes recherches sur les Malherbe, Malsherbes, Navare, Na­varre, etc. Mes coups de fil tombèrent tous à l'eau. on me prenait pour un fou. « Bonsoir monsieur, je vous prie de m'ex­cuser, je suis journaliste au Quotidien de Paris et je cherche un monsieur Malerbe-Navare qui connaît un peintre qui ne dessine que des Anges. Est-ce vous par hasard ? ». Au bout d'une demi-journée de recherche, j'abandonnai définitivement l'idée de retrouver cet artiste mystérieux. Le soir, je recevais un coup de téléphone de Los Angeles de mon confrère – et surtout voisin – Emmanuel Joffet qui avait la lourde tâche de garder en mon absence mon Bobtail de 40 kilos, et il me demandait de rendre une visite à ses grands-parents.

En arrivant le surlendemain dans un appartement du XVI e arrondissement de Paris, je fus accueilli par une dame charmante, Marguerite Bordet qui était justement peintre. En parcourant l'un de ses catalogues, je découvris, halluciné, que c'était elle que j'avais cherchée désespérément à travers le nom de son agent, Malherbe-Navarre Roger, deux jours plus tôt.

La grand-mère de mon voisin à 12000 km de Paris.

Nous eûmes vraiment le senti­ment tous deux que les Anges nous avaient monté une im­mense blague intercontinentale.

Bref, après quelques mois de discussion avec l'Ange, on remarque qu'en fait il ne désire qu'une seule chose, une communion parfaite avec son protégé puisqu'il connaît mieux que quiconque ses désirs et ses problèmes. L'Ange s'efforce de répondre aux désirs et jamais je n'ai ressenti dans cette relation « invisible » autre chose qu'une immense com­plicité. Pourtant, on lit partout que les Anges ne sont que des messagers de Dieu, en quelque sorte des instruments par­faits, inhumains, sans sentiment et encore moins de liberté d'action. Rien de plus inexact, car une relation entre un Ange gardien et son protégé peut être exempte de Dieu, ce qui ne pose aucun problème puisque le rôle de l'Ange con­siste justement à emmener son protégé progressivement vers Dieu, en respectant son libre arbitre. Croire en l'Ange, c'est déjà un immense pas vers Dieu. L'écrivain et poète français Charles Péguy expliqua un jour sous le sceau de la confi­dence à son ami Joseph Lotte qu'il possédait un Ange gar­dien incroyable. « Il est encore plus malin que moi, mon vieux ! » disait Péguy, « Je suis gardé. Je ne puis échapper à sa garde. Trois fois, je l'ai senti m'empoigner, m'arracher à des vo­lontés, à des actes médités, préparés, voulus. Il a des trucs in­croyables ».

En effet, qui n'a jamais entendu dans la bouche d'un ami « Tu sais, parfois j'ai l'impression d'être protégé » ou, « A croire que je suis gardé par le Ciel » ou, « Par miracle, je ne suis pas monté dans cet avion », etc. La personne en prend con­science mais ne cherche pas cependant à approfondir, à ex­pliquer ce sentiment mystérieux, de peur de se rendre ridi­cule, ou, plus rarement, de perdre cette « protection » en es­sayant d'en percer le mystère.

Autre phénomène curieux, celui de l'incrédulité de l'entourage. Si vous dites à quelqu'un « Je crois en Dieu », même s'il est athée, il ne jugera pas cela anormal. En revan­che, si vous lui expliquez que vous croyez en votre Ange gardien, il vous regardera avec des yeux ronds comme si vous lui aviez dit très sincèrement « je crois au Père Noël ». Cela m'est arrivé de nombreuses fois, principalement dans des librairies catholiques où, demandant à une vendeuse ou au propriétaire du magasin « Qu'avez-vous sur les Anges ? », je n'eus pour toute réponse qu'un sourire gêné du genre « Pauvre fou » alors que dans les librairies « new age » ou éso­tériques, on me répondait « Bien sûr, tenez, c'est juste derrière vous sur le rayon à gauche ». Plus curieuse encore est la réaction des catholiques pratiquants, surtout évangélistes. qui, dès qu'on leur parle d'Anges, répondent en brandissant le diable. « Etes-vous sûr que vous n'êtes pas induit en erreur par le Malin ? », comme si le fait de m'intéresser aux Anges à la place de Dieu représen­tait la preuve formelle de ma possession diabolique.

Les An­ges ne sont-ils pas le dénominateur commun des plus gran­des religions.

On les trouve aussi bien dans l'Ancien Testa­ment que dans le Nouveau, dans le Coran, La Torah et chez les Hindous qui les appellent « les brillants », les Devas. Ne sont-ils pas aussi « les outils, avec lesquels Dieu s'amuse et se meut, par lesquels et avec lesquels il révèle les forces et les mer­veilleuses éternelles, les mène en un jeu d'amour. » 8

Du coup, mon intérêt pour les Anges, ces « êtres im­matériels, purs esprits, intermédiaires entre l'homme et Dieu » nous dit le dictionnaire, « qui seraient sans cesse à nos côtés, chargés de nous garder et de nous guider » se transforma en acharnement. Lorsque le Dr John Lilly, dont les travaux sur les dauphins ont fait le tour du monde, raconte le plus sim­plement du monde dans son autobiographie qu'il a rencon­tré son Ange gardien et parlé avec lui lorsqu'il était enfant, il y a de quoi se poser des questions. De même pour Françoise Dolto, la célèbre psychanalyste d'enfants qui n'a jamais ca­ché qu'elle demandait toujours à son Ange gardien de lui trouver une place de parking. Si ces affirmations prove­naient d'un inconnu, personne n'y prêterait attention. Mais venant de John Lilly ou de Françoise Dolto, qui n'avaient strictement aucune raison de raconter des balivernes, ne s'explique que par une expérience inoubliable. Au cours d'un entretien dans sa maison de Malibu en Californie, Lilly, qui eut plus d'une fois affaire à ces « êtres », toujours dans des circonstances dramatiques, m'a déclaré. « Je les ai appelés Anges, mais c'est une réminiscence de mon éducation catholique. Aujourd'hui, le mot le plus exact à utiliser est »Etre d'une dimension supérieure à la nôtre ».

Et le vieux scientifique se moque bien du fait que l'on puisse douter de ses facultés mentales; par ses travaux pour l'US Air Force, l'US Departement of Health et surtout par ses observations sur le système de communication céré­bral des dauphins, il n'a plus rien à se prouver et encore moins à prouver aux autres car ce qui ressort globalement de son expérience, c'est ce sentiment d'être protégé, parfaite­ment traduit par l'expression française « être né sous une bonne étoile ». Or, est-ce un hasard. Les gravures du XIX e représentent toujours l'Ange gardien avec une étoile rayon­nante au-dessus du front.

Mais que signifie être né sous une bonne étoile. Avoir de la chance, gagner au jeu ou échapper régulièrement à des accidents, sortir indemne d'une collision épouvantable, voire à des tentatives d'assassinat. Comment expliquer ces actes totalement irréfléchis qui sauvent la vie, ces voix inté­rieures qui mettent soudain en garde, ce rêve prémonitoire, cette série insensée de coïncidences qui fait qu'un ami ou un inconnu, qui n'aurait jamais du se trouver là au moment du drame, a pu intervenir et vous éviter une catastrophe. Pres­sentiment, chance, hasard, coïncidence. En français, on uti­lise souvent l'expression « quelque chose me dit que.. ». Mais qu'est-ce que ce quelque chose. Est-ce quelqu'un.

Personne n'est en mesure de donner une explication naturelle et objective à ces phénomènes. Et si l'on admet ne serait-ce que la prémonition, cela ouvre aussitôt la porte à d'autres réalités. Pourtant, il nous est impossible de nier l'ex­périence vécue par des millions de personnes sous prétexte que nous ne pouvons l'expliquer matériellement et scientifi­quement. Ceux qui ont vécu une telle expérience sont mar­qués à jamais par cette « aide » surgie de nulle part dont l'ex­plication la plus élégante, puisque nous n'en avons pas d'au­tre plus logique, se résumerait alors par l'intervention bien réelle de ce que l'on appelle l'Ange gardien.

Mais d'abord, est-ce que les Anges existent vraiment.

La réponse est négative puisque nous ne les voyons pas. En revanche, dès que l'on effectue un sondage auprès des malades ou accidentés dont le coeur s'est arrêté de battre, la réponse devient positive. Comme nous allons le décou­vrir, le domaine extrêmement vaste et surtout parfaitement documenté de la Near Death Experience, les expériences aux frontières de la mort, ne permet aucun doute, parce qu'il n'a pas été développé par des religieux ou des ésotériques, mais bien par des médecins et des universitaires, on ne peut plus sérieux, de notre époque.

c h a p i t r e 2

Des Anges dans les Tunnels

Hey you caught me in a coma

And I don't think I wanna

Guns n'Roses -Coma- in « Use Your Illusion », Geffen Records

Depuis la parution du livre du Dr Raymond Moo­dy « Life after Life » 9 on peut dire que la mort, naguère drapée dans un costume squelettique et armée d'une faux, s'habille désormais chez Paco Rabanne. Elle ne présente plus ce vi­sage horrible parce que dans une courte période, deux faits majeurs se sont conjugués pour produire la découverte la plus importante de cette fin du XX e siècle, la topographie de la mort et de son passage. En effet, c'est en 1975 que les micro­processeurs effectuèrent leur entrée dans les systèmes de me­sure cardiaque et que Raymond Moody publia presque à compte d'auteur son « Life after Life ». Quel rapport entre les deux. Les microprocesseurs dans les appareils médicaux de mesure ont permis aux médecins de suivre en temps réel l'activité du coeur. Auparavant, lorsque le coeur d'un opéré s'arrêtait après l'intervention, le personnel découvrait le ca­davre au matin, au mieux dix minutes après le décès. Au­jourd'hui le moindre affolement est signalé par des sons syn­thétiques de jeu vidéo, déclenchant aussitôt la ruée des méde­cins de garde et des infirmières dans la chambre du mori­bond pour le réanimer, qu'il soit quatre heures de matin ou cinq heures de l'après-midi. Par la suite, la miniaturisation progressive des « chips » a multiplié par deux, et ce chaque an­née, la puissance de calcul de ces microprocesseurs. Désor­mais, les malades instables sont couvert d'électrodes, reliés à un ordinateur central qui décèle au centième de seconde le moindre problème. On ne meurt plus aussi facilement que naguère d'un arrêt brutal du coeur. Les conséquences sont simples. le nombre des réanimés est exponentiel. Cette évo­lution technologique nous sera très utile pour comprendre les travaux des cardiologues Michael Sabom et Maurice Raw­lings et pourquoi ils ont trouvé autant de NDE.


"Couve de VSD, rГ©fГ©rence au chapitre ''On peut mourir tranquilles, il existe des Anges femmes''"

Revenons à Raymond Moody. Bien avant l'aube de la révolution informatique, en 1965, il est encore étudiant, même pas en médecine, mais en philosophie. Un jour, il ren­contre Georges Ritchie, médecin psychiatre de Charlotsville et enseignant, qui lui raconte comment il « est mort » en 1943, alors qu'il était simple soldat, mobilisé dans une caserne du Texas. Moody écoute, intéressé mais sans plus. A la suite d'un entraînement poussé, le soldat Ritchie a contracté une pneumonie. Sa température augmente tant que le 20 décem­bre 1943 à 3h10, il s'effondre inconscient dans les bras d'une infirmière, le premier lieutenant Retta Irvine. Quelques heures plus tard, le jeune homme se réveille, saute de son lit et tente de trouver quelqu'un pour lui donner l'heure, parce qu'il ne veut pas rater le train de sa permission de Noël. Il s'élance dans les couloirs de l'hôpital et découvre soudain que personne ne semble le voir, que personne ne l'entend et, pire, que les gens le franchissent sans ciller ( exactement comme dans le film « Ghost » ). Ne comprenant pas, le soldat retourne dans sa chambre totalement étourdi et aperçoit un corps gisant dans un lit qu'il identifie comme le sien à cause de sa bague. Au même moment, il remarque une minuscule lumière étrange dont l'intensité commence à croître et attire son attention. « Toutes les lampes de la section n'auraient pu fournir une telle luminosité raconte-t-il. Progressivement, le garçon com­mence à distinguer dans ce halo lumineux une forme hu­maine tout en se disant que logiquement cette intensité lumineuse aurait dû détruire sa rétine dès la première se­conde. « Je voyais alors que ce n'était pas de la lumière mais un homme qui était entré dans la pièce, ou plutôt un homme fait de lumière. Je me mis sur pied et, pendant que je me levais, me vint cette prodigieuse certitude. « Tu es en présence du Fils de Dieu » ». Alors il L'observe et se dit qu'il était « En présence de l'Etre le plus totalement viril » qu'il ait jamais vu. Seul pro­blème, son visage ne ressemble pas à celui de ses livres de ca­téchisme. « Ce n'était pas le Jésus de mes livres de catéchisme. Le Jésus de ces livres était gentil, aimable, compréhensif et peut-être un peu débile ( sic ). Ce personnage-ci était la Puissance même, plus âgé que le temps et cependant plus moderne que quiconque. Par-dessus tout, avec la même certitude intérieure mystérieuse, je sus que cet Homme m'aimait. Plus encore que la puissance, ce qui émanait de cette Présence était un amour inconditionnel. Un amour surprenant. Un amour situé au-delà des mes rêves les plus fous ». En même temps qu'il se fait ces réflexions, il découvre de la même manière qu'Il sait tout de lui, qu'Il connaît sa vie dans les moindres détails. Au même moment Georges Ritchie revoit ses vingt ans de vie en l'espace d'une seconde, de l'accouchement de sa mère jusqu'à cette rencon­tre en passant par les explorations sexuelles de sa puberté. Ritchie précisa dans son second livre « My Life After Dying » 11 qu'il se trouva fort embarrassé lorsque ces « explorations » manuelles défilèrent devant Lui, mais que « cela ne sembla pas Le choquer ou Le surprendre outre mesure ». Puis le Christ lui demande. « Qu'as-tu fait dans ta vie que tu puisses me montrer ? ». Le garçon tente bien de lui arborer quelques moments de son enfance, puis se révolte en pensant qu'il n'a rien à Lui montrer parce qu'il est trop jeune pour mourir. Le Christ écarte son objection. « Personne n'est trop jeune pour mourir puisqu'il ne s'agit que du passage d'une réalité à une autre ». Aussitôt, Il l'emmène visiter cinq de ces autres réalités, que Ritchie estimera plus tard comme étant peut-être différentes zones de ce que nous appelons enfer, purgatoire et paradis. Après le périple, Ritchie ne veut plus Le quitter mais il sombre dans l'inconscience. Les médecins eux, sont bien loin d'imaginer que le moribond qu'ils tentent de réanimer se balade avec un Etre de Lumière quelque part dans le ciel. Le coeur s'est arrêté et il est annoncé mort une première fois. On le laisse. Huit ou neuf minutes passent et on le réexamine une seconde fois pour être certain. Cette fois-ci, Ritchie est déclaré officiellement et administrativement mort. On tire le drap et on le laisse à nouveau. Mais un jeune interne, du même âge que Ritchie, ennuyé, et il ne sait pas pourquoi, décide de vérifier une dernière fois et enfonce son aiguille hypodermique droit dans le coeur. Surprise, il se remet à battre. C'est le retour du soldat Ritchie. Et lorsque ce dernier ouvre les yeux, c'est pour apercevoir le lieutenant Irvine entrant dans sa chambre lui dire « C'est agréable de vous avoir à nouveau avec nous, soldat Ritchie ». « Quel jour sommes-nous. » demande-t-il, pensant à son train de permission. « Le 24 décembre, soir de Noël » répond-elle, « Vous êtes resté quatre jours inconscient ».

Moody fut impressionné aussi bien par l'histoire que par le médecin assis devant lui. Ritchie n'a pas l'air d'un far­felu, plutôt de quelqu'un avec la tête bien sur les épaules, ex­trêmement sympathique, doté d'un solide sens de l'humour. Et puis il oublie, passe son doctorat de philosophie et de­vient professeur à l'Université de Caroline du Nord. Un jour de l'année 1970, il décide de traiter « Phédon », ouvrage dans lequel Platon aborde l'immortalité de l'âme. Après le débat en classe, l'un de ses élèves lui raconte en aparté l'expé­rience de sa grand-mère. Moody établit immédiatement la connexion entre cette histoire et celle de Ritchie. Quelques jours plus tard, il raconte les deux histoires en classe et demande des commentaires aux élèves. Surprise, un étudiant lève la main et raconte l'histoire de sa soeur qui a frôlé la mort et comment elle a traversé le tunnel, vu sa vie entière défiler comme dans un film en Panavision et rencontré une Lumière à côté de laquelle le soleil ressemblait à une ampoule de 40 watts.

Là, Moody commence à se poser de sérieuses ques­tions et décide de faire une petite enquête. Petit à petit, il re­cueille d'autres histoires, toujours les mêmes et les classe dans un dossier. Cependant, la carrière d'enseignant l'ennuie et il dé­cide de devenir praticien. Il déménage en Georgie et s'inscrit à la Faculté de Médecine où il passera son doctorat. En troi­sième année de médecine, l'une ses relations l'invite à parler de ses « tunnels » devant les membres du club local de jeunes médecins. Moody réalise un exposé clair et à son plus grand étonnement, à la fin de son discours, des jeunes méde­cins prennent la parole et lui expliquent qu'eux aussi ont eu des cas similaires. Le carnet d'adresses de Moody s'épaissit. Un journaliste lui fait même un papier dans le quotidien lo­cal, article qui tombe sous les yeux d'un éditeur du nom d'Iggel. Celui-ci demande à le rencontrer pour envisager une éven­tuelle publication de ses histoires. Moody accepte et s'attelle à la tâche en interrogeant le plus grand nombre de personnes là où il travaille et étudie, à l'hôpital. Il trouve des cas im­pressionnants, cent cinquante au total, parfaitement docu­mentés, avec la preuve que le sujet était bien mort pen­dant quelques minutes. Il découvre aussi que personne n'a ja­mais travaillé sur ce sujet hormis un autre médecin, le Dr Elisa­beth Kübler-Ross à qui il envoie son manuscrit en lui de­mandant une préface.

Son livre « Life After Life » paraît en 1975 lorsqu'il en­tre en quatrième année de médecine. Et, alors que son édi­teur ne s'attend pas à dépasser les deux mille exemplaires ( les lecteurs locaux et les amis des amis ) c'est le succès colossal. près de dix millions d'exemplaires à ce jour en quinze lan­gues. Un succès tel que Moody en fit des cauchemars. Il vi­vait avec la hantise permanente que toutes ses histoires d'amour ineffables au bout du tunnel ne donnent envie aux lecteurs mal dans leur peau de se suicider. Aussitôt, il se lance à la recherche des suicidés ( ratés, par définition ) et pu­blie un second livre « Lumières nouvelles sur la vie après la vie ».

Moody avait posé la première pierre. Dans son pre­mier ouvrage, il identifiait quatorze caractéristiques commu­nes aux patients qui « en » étaient revenus. En quelque sorte, il avait dressé le premier guide Michelin de la destination fi­nale de tout être humain, la mort :

1 ) Le sujet déclare toujours que ce qu'il a vécu n'est pas exprimable avec des mots humains.

2 ) Le sujet s'entend déclaré mort ou bien tout lui sem­ble étrange; il se sent « mort ».

3 ) Le sujet ne ressent plus aucune douleur et il se sent parfaitement détendu et calme.

4 ) Il entend un bruit proche d'une sonnerie.

12 ) Le sujet veut raconter son histoire mais on le prend pour un fou. Il se referme comme une coquille et s'imagine qu'il est le seul au monde à avoir vécu une chose semblable.

13 ) Il commence à lire pour essayer de comprendre.

14 ) Il n'est plus effrayé par la mort.

Le sujet qui nous intéresse, les Anges, Moody les trai­ta avec une certaine retenue, pour ne pas dire la plus grande prudence, dans le chapitre 7 « Contact avec d'autres » de son premier livre. « Dans d'autres occurrences, les esprits rencontrés ( dans le tunnel ) ne sont pas des personnes que l'on a connues dans la vie passée » écrit-il. « (. ) Dans quelques cas, plutôt rares, les sujets en venaient à supposer que les entités rencontrées étaient leurs « anges gardiens ». Un de ces esprits dit à un mou­rant. « je suis venu t'aider dans cette circonstance de ta vie, mais dorénavant je vais te confier à d'autres ». Une femme m'a rap­porté que, lors de sa décorporation, elle distingua la présence de deux êtres qui se présentèrent à elle comme des « guides spiri­tuels » ». Moody était prudent. Il ne voulait pas se lancer dans des détails qui auraient pu discréditer son travail, déjà aux li­mites du surnaturel. Que son livre laisse supposer qu'il puisse exister une vie après la mort était déjà en soi une au­dace inconcevable. Moody allait même essuyer des attaques virulentes et n'attendait qu'une seule chose. qu'un universi­taire effectue une investigation scientifique. Deux ans après la sortie de son premier livre, un cardiologue de poids pu­bliait un ouvrage qui confirmait les conclusions de Moody. Le petit docteur de Charlotsville n'était plus seul. Le travail du Dr Maurice Rawlings, un cardiologue réputé, solide et sé­rieux allait le conforter dans sa thèse.

Le Dr Rawlings est un vrai cartésien, un vrai dur, an­cien médecin du 97 e General Hospital, l'unité sanitaire des forces américaines basées à Francfort. Sa spécialité, la chirur­gie de guerre, autrement dit les poitrines déchiquetées par les balles ou l'explosion d'une grenade. Il y reste quatre ans et quitte l'armée de terre pour l'US Navy dont il sera le cardio­logue avec le rang de capitaine. Maurice Rawlings terminera sa carrière militaire brillamment, au Pentagone, à Washing­ton, le saint des saints. De retour à la vie civile, il s'installe à Chattanooga, une ville tranquille du Tennesse. On l'a devi­né, après dix ans d'armée, Maurice Rawlings n'avait rien d'un poète. Plutôt un homme parfaitement entraîné à fouiller froidement dans des corps sanguinolents pour tenter de « recoller » les morceaux sans l'ombre d'un battement de cil. Rien d'étonnant, avec un tel profil, que pour ce médecin militaire, la religion ne représente rien de plus qu'un « hocus pocus ». autrement dit une pratique pour superstitieux sici­liens. « Je n'avais jamais mis les pieds dans une église » me con­firma-t-il « car je n'y croyais absolument pas. La religion, ce n'était pas pour moi ».

Hormis le milieu clos des cardiologues, personne n'au­rait jamais entendu parler de ce médecin au visage de chan­teur de charme, si un beau jour de ses 57 ans, un homme ve­nu en consultation ne s'était pas effondré dans la salle d'at­tente de l'hôpital, victime d'une crise cardiaque. Ce­la ne pouvait pas mieux tomber. son coeur avait choisi le bon mo­ment et le bon endroit pour s'arrêter. Le Dr Raw­lings ne fit qu'un bond et se jeta sur le corps pour lui admi­nistrer un massage cardiaque des plus musclés. Maurice Raw­lings est un costaud et sa façon de masser n'aurait certaine­ment pas déplu à un catcheur. Il continua à masser la poi­trine, tout en observant machinalement le visage du mori­bond. presque la cinquantaine, ouvrier de ferme, blanc, che­veux noirs, taille moyenne. Banal. Mais soudain, en pleine réanimation « ma­nuelle », l'homme l'agrippe à lui arracher sa blouse et lui de­mande de ne pas arrêter. « Son corps tourna au bleu » raconte Maurice Rawlings dans son livre « Beyond Death's door » 12.

« alors que je poussais sur ses poumons, une in­firmière commen­ça le bouche-à-bouche (. ) Une autre infir­mière arriva avec l'équipement d'urgence qui contenait un pa­cemaker. Malheu­reusement, le coeur ne voulait pas maintenir le rythme. Le pace­maker était donc obligatoire pour passer de 35 battements par minute à 80 ou à 100. Je devais introduire le fil du pacemaker dans une large veine en-dessous de la clavicule qui conduit di­rectement dans le coeur. Le bout de ce fil électri­que est poussé à travers le système veineux et laissé ballant dans le coeur. L'autre bout est relié à une pile miniature qui régule le pouls et empêche ainsi un blocage du coeur. Le patient commen­ça à « revenir ». Mais dès que je retirais mes mains de sa poitrine pour atteindre un instrument ou autre chose, il perdait connais­sance, roulait des yeux, arquait son dos dans des convulsions, cessait de respirer et mourait à nouveau. Chaque fois que son pouls et sa respiration reprenaient, le patient criait « je suis en enfer ». Il était terrifié et me suppliait de l'aider. Moi, j'étais mort de peur. En fait, cet épisode m'a littéralement et suffisam­ment terrifié pour que j'écrive ce livre. Ensuite, il poussa une supplique étrange. « N'arrêtez pas. ». Vous savez, la première chose que les patients me disent dès qu'il reprennent connais­sance, c'est. « Enlevez vos mains de ma poitrine, vous me faites mal. ». Je suis grand et ma méthode de massage externe du coeur brise quelquefois des côtes. Mais celui-ci disait. « N'arrêtez pas. ». Ensuite, je remarquai une véritable expression de frayeur sur son visage. Son aspect était pire que celui de sa mort. Ce patient faisait une grimace grotesque et donnait l'impression d'horreur. Ses pupilles étaient dilatées, il transpirait et tremblait. Alors un autre fait étrange se produisit. Il me dit. « Est-ce que vous com­prenez. Je suis en enfer. Chaque fois vous que vous arrêtez, je retourne en enfer. Ne me laissez pas y retourner ». Etant habitué à des patients sous ce genre d'émotions, je ne tins pas compte de sa demande et lui dis de garder son enfer pour lui-même. Je me souviens lui avoir répondu. « Je suis occupé, ne me cassez pas les pieds avec votre enfer tant que je n'ai pas fini de mettre ce pace­maker en place ». Mais l'homme était sérieux et finalement je me suis rendu compte qu'il avait vraiment des problèmes. Ja­mais je n'avais vu quelqu'un d'aussi paniqué. Cela eut pour ef­fet de me faire travailler plus vite, avec plus de ferveur. Ensuite il traversa trois ou quatre autres périodes de mort clinique sans pouls ni respiration. Après plusieurs épisodes de mort momenta­née, il me demanda finalement « comment puis-je rester en de­hors de l'enfer. ». Je lui répondis que je pensais à ce que l'on ap­prend au catéchisme, que Jésus Christ était sans doute celui à qui il devait demander de le sortir de là. Alors il répondit. « Je ne sais pas comment. Priez pour moi ». Prier pour lui. Quelle blague. Je lui rétorquai que je n'étais pas prêtre mais docteur. « Priez pour moi » répéta-t-il. Je savais que je n'avais plus de choix. C'était la dernière volonté d'un homme en train de mourir. Alors tout en travaillant, toujours sur le sol, je lui dis de répéter les mots après moi. C'était une prière toute simple parce que je ne savais pas grand-chose à ce sujet. Cela dut être quelque chose de ce genre. « Seigneur Jésus, je vous demande de me préserver de l'enfer; oubliez mes péchés, etc. ».

Totalement retourné par ce qu'il venait de vivre, Mau­rice Rawlings rentra chez lui plus que pensif. Car s'il avait bien entendu parler des histoires de NDE lancées par le livre de Moody, il n'y avait jamais prêté la moindre atten­tion. On ne passe pas dix ans dans l'armée pour croire à ce genre de « stupidités ». Mais là, dans son fauteuil, avec le visage de cet homme dansant encore devant ses yeux, il voulut sa­voir à quoi ressemblait l'enfer et partit à la recherche d'une Bible dans sa bibliothèque. Il réfléchit et se dit que cette his­toire méritait d'être approfondie. Alors le cardiologue mili­taire ne fit pas dans le détail. il interrogea systématiquement tous ses patients à chaud, après leur opération, ce que seul un chirur­gien peut faire. Et ce qu'il découvrit lui fit froid dans le dos. des sorties hors du corps, des tunnels, des mem­bres de la fa­mille décédés, des Anges, la Lumière ineffable, etc.

Comme Raymond Moody, le Dr Maurice Rawlings se retrouva devant l'obligation intime de reconnaître qu'il ar­rive parfois des choses étranges à ses opérés. On ne se ment pas à soi-même. Il arriva lui aussi à la conclusion que la vie ne s'arrêtait pas au moment de la mort du corps. Il re­groupa les témoignages de ses patients et publia son livre en 1978. Mais curieusement le Dr Rawlings fut rejeté par la commu­nauté scientifique de la NDE qui ne lui pardonna pas d'avoir parlé de sa conversion personnelle dans un livre re­groupant les témoignages de ses malades. Pour cette raison, il sera ignoré et rarement cité par les chercheurs suivants. Son livre ajouta pourtant une pièce à conviction supplémen­taire dans la pile de preuves de l'existence d'une vie après la mort, car ses cas étaient de « première main ». contrairement à Moody, il pouvait interroger ses malades immédiatement après leur réanimation ou leur opération.

Et si ce privilège échappait également à Kenneth Ring, c'est pourtant ce pro­fesseur qui allait fournir aux NDE le contexte scientifique et universi­taire dont elles avaient besoin pour se banaliser.

En 1977, Ken Ring tra (suite dans le livre)

VOUS ALLEZ PARTICULIÈREMENT AIMER

L'EXPLORATEUR DE L'AU-DELA

Pierre JOVANOVIC ( avec Anne-Marie BRUYANT )

« Après avoir traversé bien des zones, je peux avouer que je reviens vraiment de très loin. Dans vos langues, ces zones ne possè­dent pas de nom puisqu'elles ne se trouvent nulle part. Aussi, en m'efforçant d'être aussi bref et clair que possible, j'aimerais vous raconter mon voyage dans l'au-delà afin que ceux qui s'apprê­tent à prendre le même chemin que moi sachent ce qui les attend ».L'Explorateur de l'Au-delà commence là où les biographies nor­males se terminent. debout à côté de son cercueil, Franchezzo, un aristocrate richissime, découvre qu'il est mort. N'étant guère familier avec les questions spirituelles, il refuse son état, puis, dépité, com­mence à explorer son environnement jusqu'à découvrir progressive­ment les différentes sphères qui composent ce que les Evangiles ap­pellent « les nombreuses demeures » de l'Au-delà. Témoignage unique sur le fonctionnement des diverses strates de l'après-vie, l'Explorateur de l'Au-delà ( qui a inspiré les films « Ghost » et « Au-delà de vos rêves » ) est le plus grand texte dispo­nible à ce jour parce qu'il emporte le lecteur dans un véritable tour­billon  alors il ne demande qu'une seule chose, que la lecture dure éternellement.

Biographie de l'Archange Gabriel

de Pierre Jovanovic

Personne en 2000 ans ne s'était jamais penché sur la « vie et l'œuvre » de l'Archange Gabriel, celui qui a annoncé la nais­sance de Saint Jean-Baptiste, du Christ à Marie et qui a dicté le Coran à Ma­homet. Pourquoi. Parce que trop contradictoire et politiquement incorrect. L'Archange Gabriel embarrasse l'Eglise qui ne voudrait voir en cet Ange qu'un simple porteur de messages. De Sumer jusqu'à nos jours, c'est un voyage extraordinaire à travers le temps et l'histoire des reli­gions avec Pierre Jovanovic qui dresse un portrait unique de l'Arch­ange Gabriel, celui qui se tient devant Dieu. Une biographie étonnante à ne pas mettre entre toutes les mains.

Enoch: dialogues avec Dieu

( versions complètes éthiopienne et slavonique )

de Pierre Jovanovic ( avec Anne-Marie Bruyant )

Le texte que le Christ connaissait par cœur

parce qu'il le citait en permanence

Premiers chapitres en ligne. www.jardindeslivres.fr

Ce livre demeure une référence absolue sur le dialogue avec Dieu et les Anges. Une expérience mystique, assortie de la plus extraordi­naire sortie hors du corps jamais racontée. Pour la première fois en France depuis 1898, un livre fait le point sur les dernières découvertes à propos d'Enoch en proposant les textes complets en langage contemporain ( versions éthiopienne et slavoni­que ) avec des interviews du professeur James C. Vanderkam et sur­tout de Joszef Thadeus Milik, le paléographe des Manuscrits de la Mer Morte. Analysé depuis plus de 150 ans par des linguistes et des théolo­giens, le Livre d'Enoch est un véritable livre magique et angélique, raison pour laquelle il survit depuis au moins 2700 ans.

Le Livre des Secrets d'Enoch

La version bilingue slavonique du Pr. André Vaillant

avec un nouveau dossier historique de Pierre Jovanovic

Premiers chapitres en ligne. www.jardindeslivres.fr

Dans ce livre unique, la recherche historique est axée uniquement sur la version slavonique d'Enoch, et qui livre des informations révolutionnaires. où on découvre que la seule ambition de l'Eglise a consisté à empêcher chaque personne de trop réfléchir, que les premiers livres de l'Ancien Testament ne sont que des pâles copies de textes sumériens bien plus anciens, et surtout qu'ils ont été modifiés vers 600 av. JC dans le but de nous culpabiliser avec la notion du péché. La version bilingue ( vieux slavonique à gauche, français à droite ) du Pr. Vaillant, professeur des Langues Orientales, a été respectée et reproduite in extenso. avec un dossier historique de plus de 100 pages.

LE MENSONGE UNIVERSEL

Le texte sumérien qui a servi à composer le jardin d'Éden

et comment il a été modifié par l'auteur de la Bible pour nous culpabiliser de Pierre Jovanovic

Le plus grand mensonge de l'histoire des religions est celui du Livre de la Genèse dans lequel il est écrit qu'Ève est née d'une côte d'Adam, et qu'à cause de la pomme mangée dans le jardin d'Eden, elle a conduit l'Humanité à sa perte. Pourtant, une tablette sumérienne (antérieure de 1500 ans à l'in­vention de l'écriture hébraïque) prouve que le rédacteur du Livre de la Genèse a plagié le texte et l'a modifié pour exclusivement se venger des femmes. - Le « serpent » était en réalité un conseiller qui a encouragé un dieu à séduire des jeunes déesses. - Ce dieu s'était empoisonné dans un jardin en man­geant des plantes. - Il a été maudit par une déesse. Et bien-sûr. - De la côte de ce dieu est née. une autre déesse. Conséquence de ce plagiat soi-disant dicté par Dieu à Moïse, et uni­versellement répandu par les Hébreux, par saint Paul et par saint Augustin: les prêtres, les rabbins et les imams ont avili, culpabilisé et ma­nipulé hommes et femmes en brandissant le « péché originel » accusa­teur qui, finalement, n'est qu'un pur mensonge. Le Mensonge Universel comprend l'analyse du texte sumérien, son historique, l'adaptation littéraire, la table des correspondan­ces, et bien-sûr la traduction de la tablette originale, réalisée par un grand spécialiste, le Pr. Attinger, assyriologue de l'Université de Berne.

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